Ce retour à un budget « normalisé », après les deux précédents exercices marqués par le contexte sanitaire et économique, signe également la reprise de l’austérité au niveau du budget de l’État.
Le taux de croissance des dépenses publiques prévu à +0,8% pour 2022 est inférieur à celui de 2019 d’avant crise (1,3%) et largement en deçà de l’inflation (1,5%).
C’est donc bien un budget de rigueur que le gouvernement prévoit pour l’État.
Côté Éducation Nationale :
Le budget s’élève à 55,2 Mds€ (+1,6 Mds€). En réalité, le budget en euros constants, c’est à dire corrigé de l’inflation estimée à 1,5%, n’est en hausse que de 0,8 Mds€.
Les dépenses de personnel absorbent déjà un peu plus de 0,7 Mds€.
On est donc bien loin de la « poursuite d’une croissance forte des moyens » annoncée par le ministère pour 2022 !
- Emploi : La « priorité donnée à l’école primaire » se poursuit, mais à moyens constants : aucun emploi supplémentaire n’est créé en 2022 dans le premier degré !
Il faudra tout de même achever la limitation à 24 élèves par classe en GS, CP et CE1, poursuivre le dédoublement des GS en éducation prioritaire, augmenter les décharges des directeurs et directrices d’école, et créer des emplois d’IEN dédiés aux missions de contrôle de l’instruction en famille et des écoles hors contrat.
- Mesures en faveur des personnels : Une enveloppe de 726 M€ est portée au budget 2022 au titre des « mesures de revalorisation » : poursuite des mesures engagées en 2021 (126 M€), nouvelles revalorisations pour les directeurs·trices et d’autres catégories de personnels (400 M€), financement de la protection sociale complémentaire (200 M€).
- École inclusive : Elle bénéficiera de +211 M€ de moyens supplémentaires pour une enveloppe globale de 3,3 Mds€.
- AESH : 4 000 emplois d’AESH seront créés en 2022, comme en 2021.
Le gouvernement n’a toujours pas tiré de leçons de la crise, ni dégagé les priorités en matière de besoins sociaux. Le choix est fait de ne pas affecter le financement nécessaire pour investir dans les services publics en refusant de mettre à contribution les ménages les plus aisés, les grandes entreprises et en développant la lutte contre la fraude et l’optimisation fiscale.
Pour le SNUipp-FSU, ces choix politiques passent à côté des urgences accentuées par la crise sanitaire. Dans l’éducation, la priorité accordée au primaire reste totalement virtuelle sans création de postes supplémentaires et sans réelle revalorisation des personnels.