Face à la pénurie de remplaçants liée aux insuffisances des recrutements et aux suppressions de postes, le ministère de l’Education nationale envisage, après l’appel aux retraités, de recourir aux étudiants pour faire face aux besoins de remplacements.
Cette annonce montre la méconnaissance du ministre du métier de professeur des écoles et son mépris pour le professionnalisme des enseignants. Remplacer au pied levé un enseignant dans une classe de maternelle ou de CM2 ne s’improvise pas : cela demande connaissance des niveaux, de la gestion d’une classe et professionnalisme. La réussite des élèves ne peut s’accommoder de bricolages aussi irresponsables !
D’autre part, le ministre prétend cacher le manque d’enseignants en offrant aux étudiants se destinant au métier d’enseignant l’occasion de se former sur le terrain. C’est sans doute la pire des méthodes de formation : sans préparation, sans connaissance préalable de la classe, sans réflexion postérieure au stage, sans bénéficier de l’expérience de l’IUFM. C’est faire fi des conditions indispensables pour qu’un stage soit formateur !
Les stages en responsabilité, tels qu’ils sont actuellement organisés pour les PE2 par l’IUFM, font partie du dispositif de formation des enseignants et s’inscrivent dans une progression (stage d’observation, de pratique accompagnée, …). Ils sont préparés, accompagnés, suivis par des formateurs et font l’objet de bilans, d’analyses, d’évaluations. Rien n’est pire, pour les élèves comme pour les futurs enseignants, que les situations d’échec que propose le ministre.
Le SNUipp dénonce vigoureusement cette utilisation d’étudiants comme moyen de remplacement. Il demande au ministre de faire cesser ce dispositif.